✩. sortie au centre commercial entre filles.

✩ sortie au centre commercial entre filles.

Je suis éveillée depuis plusieurs heures déjà. Je n'ai pas envie de me lever. Erin est réapparue dans nos vies à Killian et moi. Jamais je n'aurai pensé qu'elle reviendrait un jour. Elle nous a abandonné pour aller vivre le parfait amour à Paris, avec son musicien. J'ai beaucoup souffert de son départ, de sa perte, puisqu'elle a coupé les ponts, même avec moi, sa jumelle. Je crois que je peux lui pardonner, je pense même que je l'ai fait, mais la plaie reste béante dans mon coeur. Je me suis sentie abandonner, par tous. Je suis amoureuse de Maximilien, mais il m'a laissé sur le bord de la route lui aussi, tout comme Erin. Nous étions proches, mais je n'ai jamais été que sa petite sœur. J'ai essayé de l'oublier, mais je n'ai pas réussi, je pense encore et toujours à lui. Personne ne sait que je suis amoureuse de lui, du moins je crois. Je n'en ai jamais parlé, quand je pense à lui les mots ne veulent pas sortir d'entre mes lèvres. Je rougis bien sûr, c'est un coup de coeur, c'est sans doute ce que tout le monde pense, mais il y a bien plus. Je pense qu'il est l'homme de mon existence, mais je ne suis pas la femme de sa vie. Je ne désire que son bonheur, même s'il est avec une autre, même s'il me brise le coeur … Lorsque je suis allée en hôpital psychiatrique Killian ne l'a pas supporté et lorsque je suis ressortie j'ai appris qu'il était en prison. Je l'ai mal vécue encore une fois, je me suis retrouvée seule de nouveau. Cette épreuve a été difficile à vivre, tout comme lorsqu'Erin s'en est allée. J'étais persuadée qu'elle ne reviendrait jamais, que je devais l'oublier et attendre que Killian sorte enfin de prison pour que l'on redevienne une famille, mais seulement à deux. Je ne voulais plus vivre dans la famille de Maximilien. Ce n'était pas bon pour moi de rester dans cette demeure où il avait vécu avec nous, sans pour autant remarquer ce que je ressentais pour lui. Dans le fond je pense qu'il le sait, mais que cela n'est pas réciproque, je dois l'oublier. J'essaye de l'oublier, cela depuis des années, depuis qu'il s'est éloigné. Heureusement il y a eu Barbara. Elle connaît Killian depuis plusieurs années maintenant. Au début, je ne lui parlais pas énormément, comme avec le reste du monde. J'ai toujours été timide et avec ma pathologie je n'arrivais jamais à parler aux autres, cela était handicapant pour moi, c'est certain. Toutefois, j'ai réussi à "m'ouvrir" si je puis dire ainsi en me reposant durant de nombreuses semaines dans cet hôpital. J'ai appris à parler aux autres, même si tout n'est pas très ordonné.

Barbara a été présente pour moi et Killian et je crois que je ne la remercierais jamais assez. J'aimerais que ces deux-là terminent ensemble, parce que j'ai l'impression qu'ils sont faits l'un pour l'autre. En fait, non, j'en suis persuadée. Je ne sais pas pourquoi, depuis toute petite j'essaye de former des couples. Bien sûr, je ne suis pas Cupidon, mais j'essaye tout de même de lancer des flèches. J'aimerais que l'une d'entre elle touche le coeur de Killian ainsi que le coeur de Babou, mais je pense à présent que les choses doivent se faire seules. J'ai grandie avec les années, parfois je ne me reconnais pas, parfois je me dis que je suis quelqu'un d'autre. Ces derniers temps je me sens perdue, le retour de ma jumelle m'a réellement chamboulé, je suis heureuse, mais je reste dans la crainte qu'elle s'en aille une nouvelle fois pour ne jamais revenir. Elle m'a déjà brisé le coeur et je sais que je ne m'en relèverais pas si elle venait à me quitter une nouvelle fois. Avec Killian nous sommes fusionels, mais Erin reste ma sœur jumelle. Nous avons partagé le même ventre, nous avons grandi à l'intérieur ensemble et nous sommes nées à quelques minutes d'intervalles l'une de l'autre. J'aimerais dire à Erin qu'elle m'a brisé, mais je n'y arrive pas. Je ne sais pas si je dois la laisser entrer de nouveau dans nos vies, j'ai peur que Killian souffre lui aussi. Je pousse un long soupire, aujourd'hui je dois rejoindre Barbara, la personne qui a été la plus présente à l'instant de ma vie où j'étais au plus mal. Je n'ai pas envie de me lever, je n'ai pas envie d'affronter la vie, mais je dois le faire. Pour moi avant tout. Je dois continuer à avancer, même si parfois je me retrouve seule, abandonner sur un coin de la route. Durant une période je pensais que le monde continuait à avancer, à tourner, sans moi. Puis j'ai compris qu'il fallait que je me mette en marche. Aujourd'hui, je ne suis pas à la même vitesse que le commun des mortels, mais le plus important est que j'avance moi aussi.

Comme toujours je mets beaucoup de temps à me préparer, à m'habiller et petit déjeuner. J'ai pas mal de problèmes psychiques comme dirait mon psychiatre, mais je fais des efforts. J'avance. Doucement certes, mais j'apprends à avancer. Je prends le bus comme toujours pour me rendre quelque part puisque je ne peux pas passer le permis comme tout le monde. J'ai encore des difficultés à lire malgré tous mes efforts, malgré le temps que je passe à essayer de lire des livres pour enfants. Compter aussi est une tâche difficile, mais heureusement j'ai une patronne compatissante. Elle m'a donné une chance que personne d'autre ne m'aurait donné un jour. J'essaye de me débrouiller seule, parce que je sais qu'on ne sera pas forcément toujours là pour moi. Cela me peine beaucoup, mais la vie est faite ainsi. Lorsque j'arrive enfin au centre commercial, je me dis qu'il est de plus en plus grand. Bien sûr je suis déjà venue, mais accompagner alors qu'à cet instant je suis seule. Je lui ai dit que cela ne me poserait aucun soucis. Je me lance des défis toute seule, il le faut si je veux réussir à aller mieux. Je tiens fermement mon sac, j'ai toujours peur des vols à l'arracher et j'avance lentement, espérant trouver Barbara. Je me mets sur la pointe des pieds, il y a foule, je dois prendre sur moi. Lorsque je l'aperçois enfin je lui souris. Je trottine presque tant je suis heureuse de la voir, elle illumine ma journée qui s'annonçait morose. Lorsque je suis à sa hauteur je la serre tout contre moi. « Bonjour ! » Je lui dis simplement. « Je suis contente que … que … non. Je suis contente de te voir ! »

sortie au centre commercial entre filles

Barbara & Anne-Catherine

Aujourd'hui, j'ai rendez vous avec une amie très chère à mon coeur, une amie qui l'est devenue au fil des années qui se sont passés. Et pour cause puisqu'il s'agit de la petite soeur de mon meilleur ami et autant dire qu'on en a traversé des choses toutes les deux. Principalement lorsque son frère était en prison, je dois bien le reconnaitre. Mais pas que, puisque les Cohen ont perdu leurs parents très jeunes et ce genre d'évènement m'avait toujours touché, ayant perdu moi même ma mère plus jeune. Non, que dis je, elle a perdu la vie en me mettant au monde. Ironique, n'est ce pas ? Peut être pour cela que mon père me confiait la plupart du temps à des nourrices dont j'aimais bien faire tourner la tête ? Je n'ai jamais vraiment passé du temps avec mon père plus jeune, je passais le plus clair de mon temps seule car j'en avais marre des nounous qui me disaient sans cesse ce que je devais faire. Puis j'ai connu Killian, j'étais en études de journalisme à cette époque et on s'est connus à une simple soirée. Comme quoi on peut rencontrer des personnes un peu n'importe où au final. Et depuis, j'ai toujours été présente pour lui comme pour ses sœurs. Ou du moins, sa sœur puisque sa deuxième sœur avait choisi de quitter le Sud pour rejoindre la capitale par amour. Elle avait peut être fait un choix qui pouvait paraitre égoïste mais parfois l'amour pouvait nous faire faire des choses folles. Et j'en savais quelque chose, étant donné que je me suis mariée jeune à un homme que j'ai fini un peu par détester sur la fin de notre mariage. Peut être qu'inconsciemment, je savais qu'il fallait que je mette un stop à mon mariage si je voulais conquérir le cœur de Killian. Et c'était ce que je comptais faire à présent, j'étais bien décidée depuis sa sortie de prison à tout mettre en œuvre pour qu'il voit que je ne suis pas uniquement sa meilleure amie, que je peux être également beaucoup plus que cela.

Mais pour l'heure, j'étais en train de travailler sur un dossier assez important dans mon bureau chez Muller Medias. Mon assistante était partie manger depuis une bonne demie heure, elle n'allait plus trop tardé et j'allais enfin pouvoir aller retrouver mon amie au centre commercial non loin de là. Un avantage de travailler près d'un centre commercial et d'avoir ses propres horaires. Parce que oui, depuis que j'étais présidente de la société, certes je faisais des horaires de folie mais je pouvais m'octroyer des pauses dans l'après midi, un peu comme aujourd'hui en somme. Quatorze heures, mon assistante était revenue de sa pause déjeuner, je pouvais donc partir en direction du centre commercial où devait déjà m'attendre Anne-Catherine. J'enfila donc mon manteau Gucci, attrapa mon sac Chanel, informa mon assistante que je reviendrais dans l'après midi et quitta donc l'enceinte de mon entreprise. Après quelques instants de marche, je vins donc arrivée au centre commercial. Je cherchais des yeux mon amie et la vit près d'un café. Alors je vins la saluer, la gratifiant de mon sourire habituel. "Coucou Catherine, comment vas tu ? Prête pour uen session shopping entre filles ?", vins je lui demander, toujours en gardant mon sourire et attendant sa réponse.

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Spoiler:

» ✩. Besoin d'une pause déjeuner entre amis, miss Thomas.